La Publication sur Internet


 
 

Conférence présentée le dimanche 6 mai 2001 à Marseille à l'occasion du Congrès de la Fédération Française de Généalogie
 
 

La démocratisation d'Internet et l'explosion du nombre des connectés au cours des deux dernières années mettent à la disposition des particuliers cet outil nouveau de diffusion de l'information qu'est le Web.

On a beaucoup insisté (et moi le premier) sur l'utilité d'Internet comme outil de recherche d'informations à l'usage des généalogistes, mais il semble que jusqu'à présent peu de gens avaient relevé à quel point la possibilité pour un particulier de publier ses travaux facilement, gratuitement et à destination du monde entier était une révolution dont les effets ne commencent qu'à peine à se faire sentir.


 
 

Pourquoi une Révolution ?

Tout simplement car la publication se fait, pour la première foisdans l'Histoire de la Connaissance, directement du chercheur au lecteur, sans passer par aucun intermédiaire, ni éditeur, ni imprimeur, ni libraire etc… Le même outil, sans aucune modification, qui permet de consulter et de lire les travaux des autres peut aussi être utilisé pour publier les siens propres, consultables immédiatement par le monde entier.

Cette révolution n'en est encore qu'à ses débuts, ses balbutiements. Le pourcentage de généalogistes qui utilisent Internet pour la consultation et qui ne publient rien est encore largement supérieur à celui de ceux qui publient. Pourtant, parmi ceux qui commencent à maitriser un peu mieux l'outil informatique, après quelques mois ou quelques années, la consultation des travaux des autres provoque immanquablement un jour la question : " Et moi? pourquoi est-ce que je ne publierais pas aussi mes travaux ?"


 
 

Comment, techniquement, se passe la publication sur Internet ?

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, publier sur Internet est extrêmement simple et la plupart des outils nécessaires sont présents sur votre ordinateur dès lors que vous avez commencé à surfer.

Il faut:

-un éditeur HTML: les plus courants et gratuits (outre le bloc-notes) sont Netscape Composer et Front Page Express

-un logiciel de transfert FTP: outre la fonction transfert de Front Page Express et Netscape Composer, on peut citer WS-FTP32 ou CUTE_FTP

-de la place sur un serveur: la plupart des fournisseurs d'accès, même les gratuits, fournissent de l'espace à leurs abonnés, parfois jusqu'à 50 Mo. Sinon, il existe des hébergeurs gratuits du type Multimania ou Chez.

Et c'est tout…


 
 

Quel genre de travaux va-t-on publier ?

Bien entendu, ce qui vient tout de suite à l'esprit, c'est: "sa propre généalogie" . Traduit en langage "informatico-généalogique", ça se dit: "mon gedcom"


 
 

Publier son gedcom:

Plusieurs techniques sont possibles:

-Déposer son gedcom, soit tel quel, soit "zippé", sur un site web en mettant juste un lien de téléchargement dessus. C'est la technique la plus simple. Toute personne intéressée par vos patronymes peut ainsi télécharger l'intégralité de votre gedcom sur son ordinateur. C'est très utile pour échanger avec des cousins, par contre l'inconvénient est de devoir télécharger tout le fichier pour accéder parfois à une seule information ponctuelle. Certaines personnes, pour des raisons de confidentialité ne désirent pas non plus transmettre l'intégralité de leurs données. Il est possible avec certains logiciels de généalogie récents de sélectionner les informations qui seront exportées sous forme de gedcom, et de ne proposer qu'une version expurgée au téléchargement.

http://www.geneactes.org/zippe.html

-transformer son fichier généalogique en un ensemble de pages web reliées entre elles par des liens hyper-texte: plusieurs logiciels de généalogie proposent cette fonction dans leurs dernières versions (Heredis 2000, Geneatique 2000, Arbre généalogique etc…liste non exhaustive). Pour ceux qui ne possèdent pas de tels logiciels, des utilitaires spécialisés (et gratuits) existent. Le plus connu et utilisé en France est ged2www.

http://www.geneactes.org/gedcom.html

-on peut utiliser également le logiciel GeneWeb qui permet des recherches poussées sur un fichier généalogique en ligne

http://www.geneanet.org/geneweb.php3?lang=fr

Mais la généalogie n'est pas seulement affaire de gedcom.


 
 

Les monographies:

Tout généalogiste qui progresse dans sa passion en arrive à un moment ou à un autre à s'intéresser à autre chose que l'état-civil brut. De nombreux documents passionnants sont ainsi dépouillés, souvent retranscrits par les chercheurs. Ces documents aussi peuvent être publiés. Cette publication peut se faire telle quelle, ou sous une forme plus élaborée: monographie ou article de revue. Ces documents élaborés, qui seraient lus par quelques centaines de personnes seulement dans leur édition papier se retrouvent potentiellement consultables par des dizaines de milliers de lecteurs dans le monde entier…

Quelques exemples de réalisations élaborées par des généalogistes sur Internet:

-Un inventaire après décès illustré de dessins reconstituant le domicile de l'ancêtre

http://www.chez.com/ect/invent.htm

-Un testament pendant la peste de 1638 à Moiré en lyonnais

http://francis.gros.free.fr

-une monographie villageoise: St Julien d'Ance en Haute Loire et son moulin

http://perso.wanadoo.fr/mg.stjuliendance/Internet/Publier/

-une autre monographie : Belmont de la Loire

http://belmontdelaloire.free.fr

Comme vous pouvez le voir dans ces différentes monographies villageoises, le travail sur un village conduit très souvent tôt ou tard au problème du dépouillement exhaustif d'actes d'état-civil.


 
 

Les relevés sytématiques

Jusqu'à présent, ce travail, fastidieux et ingrat, était l'apanage des seuls cercles généalogiques, dont c'était la vocation première, et qui publiaient les résultats de leurs travaux au compte-goutte, soit sous forme de relevés-papiers, soit sur des serveurs télématiques aux tarifs exorbitants. Bien que ce ne soit pas le propos de cette intervention, on peut citer quelques expériences pilotes d'associations qui publient leurs relevés sur Internet:

Soit tout à fait librement comme l'association LISA du territoire de Belfort:

http://lisa90.org/entree/entree.htm

soit réservés à leurs seuls adhérents comme le CG22:

http://ad.cg22.fr/accueil.htm

soit dans un système d'échange de données entre associations: le système GeneaBank:

http://www.geneabank.org/frenind.html

Mais de plus en plus souvent aussi des particuliers dépouillent, pour un travail généalogique ou historique, l'état-civil d'un village ou d'une paroisse. Ces dépouillements jusqu'à présent étaient quasiment inaccessibles. Même lorsque le travail qui l'avait déclenché était terminé et publié, le dépouillement lui-même restait à dormir sur l'ordinateur du chercheur… Grâce à Internet, tous ces travaux sont maintenant très facilement diffusables et mis à la disposition du plus grand nombre.

Plusieurs techniques sont utilisées pour publier des relevés systématiques:

-S'ils sont saisis sous forme de base de données, des logiciels tels qu'Excel, éventuellement complétés par des macros spécifiques, permettent la publication sous forme de tableaux HTML. Un exemple ici:

http://www.geneactes.org/tablxls.htm

-Il est possible également de publier ces relevés sous forme d'une base de données interrogeable directement sur Internet:

http://www.geneactes.org/bdd.html

-Enfin si ce relevé systématique a été saisi dans un logiciel de généalogie avec reconstitution des liens familiaux, la publication peut se faire comme pour un gedcom familial:

http://www.geneactes.org/gedcom.html


 
 

L'indexation des travaux:

Un des gros problèmes d'Internet est la difficulté à trouver, au milieu d'un foisonnement inouï, la bonne information, sans perdre des heures à la chercher. Pour cela, il est important d'indexer les travaux qu'on a publiés de telle façon qu'ils soient facilement identifiables et localisables par ceux qui seront à leur recherche. Les moteurs de recherche spécialisés en généalogie sont les outils les plus pertinents pour obtenir ce résultat.

En ce qui concerne l'indexation par patronyme, le plus utile des moteurs de recherches spécialisés est sans conteste Geneanet: http://www.geneanet.org . L'indexation des patronymes, que ce soit d'une généalogie personnelle ou d'un dépouillement systématique, y est très facile, et l'interrogation de la base permet ensuite une recherche puissante et précise d'un nom, qui renverra vers un site web ou une adresse mail.

Pour les dépouillements systématiques, il est très utile de les indexer également sur la base de Geneactes: http://www.geneactes.org . La recherche se fera alors, non pas par patronyme, mais par département et par commune.


 
 

En conclusion:

La publication de travaux personnels de généalogistes sur Internet n'en est qu'à ses débuts, mais le mouvement qui est amorcé paraît maintenant irrésistible et préfigure pour les années à venir des bouleversements difficilement imaginables dans le mode de collecteet d'accès àl'information. Ces modifications en entraineront très certainement d'autres, que ce soit dans la nature des "consommateurs" de généalogie ou dans la structure du mouvement associatif, qui ne pourra plus faire longtemps l'économie d'une réflexion de fond sur les conséquences de l'irruption d'Internet dans le monde de la généalogie…


 
 

Philippe RAMONA

ramona.philippe@wanadoo.fr

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